179 - ti + matiniké : mal foutus

Une fable qu'aurait aussi bien pu écrire Jean de La F. (en plus académique ! mais pourquoi compliquer ?)
Trop tard pour le rimeur de Château-Thierry...

L'une et l'autre étaient en total accord.
Jupin leur avait porté grand tort
en ne déterminant pas franchement leur bord.
Les plans de fabrication et la finition de leurs respectives constitutions
relevaient de l'épure et du brouillon.

L'oiseau-mouche ! Devait-on voir en lui gros insecte ou oiseau très petit ?
La chauve-souris ! Alors, volatile ou souris ?
Un genre de trouble existentiel
qu'ignore l'aboutie hirondelle.

Le colibri déplorait qu'on l'eut conçu modèle réduit
que le bon goût aurait été d'un tantinet l'allonger et l'étoffer,
en somme être plus conforme à l'image guerrière
que se fait le commun de l'authentique Béret Vert,
alors que d'évidence un frêle suceur de nectar
ne peut décemment prétendre jouer au malabar...

La chauve-souris rétorqua qu'il avait belle de se plaindre
que de son image il n'avait guère à craindre.
" Pour ma part, ce que me renvoie la glace
littéralement me glace ! " :
une tête d'hideuse souris pas très réussie
et collée au corps une aberrant paire d'ailes.
Quel ahurissant cocktail !
Alors, du Fabricateur, petite facétie ou simple étourderie ?
Franchement je n'y trouve pas mon compte.
De ma sinistre draculienne bobine j'ai grand honte
à tel point que je ne sors que la nuit
pour ne pas effrayer grands comme petits.

" Toi, joli colibri, tu attires la sympathie,
moi, depuis la nuit des temps, on m'honnit. "
Elle en était là du décompte et des mécomptes de ses déboires
quand un chat qui passait par là lui prouva en un instant
qu'elle fut oiseau ou souris lui était indifférent sous la dent.

Tout compte fait
de sa condition riquiqui
ravi se trouva le colibri.